Eglise et handicap : des progrès – fragiles

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Contributeur : Service diocésain de la communication | Eglise et handicap : des progrès – fragiles

A l’occasion de son dossier du mois de septembre consacré à la place des personnes handicapées dans l’Eglise, la revue Ombres & Lumière a réalisé en juin-juillet une enquête auprès des catholiques de France, en partenariat avec la Conférence des évêques de France. Les résultats quantitatifs du sondage sont complétés par de nombreux propos libres (plus de 200 contributions), rassemblés dans un Livre blanc devant être remis aux évêques.

Plus de 500 personnes ont répondu à cette enquête. Une implication importante qui permet de dégager des résultats signifiants. La majorité d’entre elles (69, 1%) se disent concernés par le handicap (porteurs d’un handicap : 15, 3 % ; proches : 47, 95% ; les deux : 5, 8 %). Trois sur quatre environ (73%) sont des femmes.

Concernant les résultats eux-mêmes :
1. Les catholiques pensent en majorité que les personnes handicapées « commencent à être mieux accueillies dans l’Eglise »
> 56 % des participants considèrent que les personnes handicapées « commencent à être mieux accueillies dans l’Eglise ». Une minorité considère qu’elles sont « globalement bien accueillies » (28, 5%) ; et une autre minorité qu’elles sont « mal accueillies » (15, 5 %). à noter que ce dernier chiffre monte à 30 % dans les réponses des personnes handicapées elles-mêmes.

2. Toutefois, cet accueil est perçu différemment selon les handicaps
> Les participants font une différence entre les handicaps. Ainsi l’appréciation est plutôt positive pour les personnes avec un handicap moteur (79, 9 % considèrent qu’elles sont plutôt bien accueillies ou très bien accueillies), sensoriel (51, 9%) et mental (54, 2%) ; beaucoup plus mitigée pour l’autisme (68, 9 % considèrent qu’il est plutôt mal ou très mal accueilli), et le handicap psychique (63, 5%).

3. Et la paroisse n’apparaît pas encore assez comme un lieu d’inclusion
> La paroisse est encore peu un lieu de rencontres de personnes handicapées. Pour une majorité des répondants, la paroisse est peu (48, 8 %) ou pas du tout (16, 2 %) un lieu qui donne l’occasion de rencontrer des personnes handicapées. En revanche, le rapport s’inverse dans les sanctuaires : ils sont très souvent (29, 8%) ou assez souvent (34, 3%) des lieux qui donnent l’occasion de rencontrer des personnes handicapées.
> 90 % des participants souhaitent une meilleure participation des personnes handicapées à la vie de la paroisse ; prioritairement dans les équipes pastorales (67%), comme servants d’autel (65, 9%), ou comme lecteurs (55%).

Et dans le diocèse de Nîmes ?

La Pastorale des Personnes Handicapées dans le diocèse de Nîmes rappelle, à temps et à contre temps la préférence de Dieu pour les pauvres, les petits, les vulnérables : « Les personnes avec handicap nous invitent à exercer notre regard pour entrer plus avant dans le regard de Dieu pour l’humanité. Ainsi, nos communautés gagneront en vie véritable si elles s’ouvrent à elles pour qu’elles y trouvent leur place. »

> La petite équipe diocésaine réunie autour de Bernard Fenet, diacre permanent et délégué diocésain à la PPH, invite cette année à se pencher plus particulièrement à l’accueil dans les familles : « Comment vivons-nous au mieux l’irruption parmi nous d’un membre (enfant, jeune, adulte, personne âgée) porteur de handicap ?
> Elle propose aussi une rencontre le 11 décembre à Nîmes, et des réunions en divers lieux du diocèse au printemps prochain pour partager et avance sur cet accueil. » BD

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“La grande majorité des personnes qui ont répondu souhaite une Église inclusive : attentive à chacun, qui accueille tout le monde y compris les plus fragiles, qui se met au service des plus petits… Mais il faut que nous mettions l’accent collectivement, notamment sur les personnes qui sont atteintes d’autisme et de handicap psychique. C’est plus difficile mais c’est vraiment une priorité aujourd’hui.

L’objectif, pour nous l’Église et pour nous dans l’Église, ce n’est pas d’admettre les personnes handicapées, ni de les mettre au premier rang pour se donner bonne conscience, mais de faire en sorte qu’elles soient vraiment au milieu de la communauté, comme des membres à part entière qui ont autant à nous apporter et à nous donner qu’à recevoir de nous.

Rester vigilants !
Attention à rester vigilant car les progrès sont fragiles. Souvent, une bonne inclusion des personnes handicapées, de leurs familles et des plus fragiles au sens large, dépend trop de personnes. Cela dépend d’un curé particulièrement impliqué, ou d’un évêque vigilant à rappeler régulièrement que l’accueil des plus petits est au cœur du message évangélique et de la vocation de l’Église, cela dépend de paroissiens engagés. Et l’on peut retomber assez vite si on ne reste pas vigilants.

Être exemplaires
Ce qui vaut pour les personnes handicapées vaut pour tous. Néanmoins, il y a un point important à avoir en tête : l’Eglise a au cœur de son message l’accueil des plus fragiles, ce qui n’est pas le cas de la société. Elle doit être exemplaire. Or il n’est pas certain que sur ce sujet, nous Eglise, nous soyons en tête du peloton.”

Emmanuel BELLUTEAU, président de la fondation OCH