Dans la tourmente, Notre-Dame de Grâce et du Suffrage prie pour nous
eglise
Dimanche 16 mars, dans la matinée, nos retraitants (des jeunes couples venus réfléchir à leur engagement) doivent quitter prématurément le sanctuaire en raison de la fermeture des lieux d’accueil en raison de l’épidémie du Coronavirus. L’église par contre reste ouverte sous conditions sanitaires fixées pour les lieux de culte. Mais que faire ? Comment nous adapter à cette situation inédite, tout en demeurant fidèle à la vocation séculaire (accueil et prière) du sanctuaire, né à l’origine d’une action de grâce de Charlemagne ! « Seigneur, Notre Dame, éclairez-nous ». Midi : nous célébrons la première messe en petit comité… me vient alors, au moment de l’action de grâce le mot adoration, « Adoration ! ». Sans tarder je propose aux amis du sanctuaire que nous organisions dès le lendemain de 8h à 20h, une veille de prière et d’intercession. Douze personnes sont disponibles pour se relayer d’heure en heure devant le saint Sacrement. Notre projet sera écourté quelques heures plus tard, lorsque le confinement total est décrété.
Et maintenant ?
Je veille personnellement à rester en contact avec les bénévoles, en leur envoyant un mail quotidien et en téléphonant régulièrement à ceux qui ne sont pas « connectés ».
Nous avons maintenu de 8h à 12h l’adoration du saint Sacrement, puis la messe en l’absence d’assemblée à midi.
Nous avons ouvert une page Facebook du sanctuaire. Depuis quelques temps, le service diocésain de la communication nous le suggérait pour rajeunir sa visibilité, favoriser les partages et l’interactivité avec les visiteurs et les amis du sanctuaire (fussent-ils dans un premier temps « virtuels »). Les périmètres de sortie étant limités, tout comme les pèlerinages et les voyages étant interdits, c’était le moment ou jamais !
Après quelques semaines de recul nous constatons que c’est une belle expérience qui crée et tisse de nouveaux liens, venant compléter et renforcer ceux qui existaient déjà !
Ainsi, tandis que l’église demeure chaque jour ouverte de 8h à 19h, mais avec très peu de passages, tandis que ses portes laissent entrer les bruits montant de la plaine modifiée et que notre prière est tournée vers la cité, les travailleurs, les soignants… nous continuons d’accueillir et d’échanger « à distance » avec anciens et nouveaux « amis », de recevoir des demandes d’intentions de messe, de prières, des demandes de neuvaines et de bougies à allumer.
La messe en direct et en vidéo sur notre page Facebook, chaque midi, ouvre et élargit également notre horizon ; des enfants ont donné une offrande de messe pour l’anniversaire du décès de leur maman. Lors de la messe, il y en avait un à Montpellier, une à Bastia, et une à Madagascar, belle communion de prière avec internet.
Le chemin de Croix du vendredi saint a été très regardé et partagé. Contrairement à une messe qui se doit d’être vécue en direct, le chapelet ou d’autres formes de prière peuvent être écoutés en différé.
Il y a enfin cette interactivité dans les échanges…

Je terminerai par l’évocation de l’ex voto de l’œuvre du Suffrage déposé au sanctuaire par le chanoine SERRE en 1885. La ville de Nîmes a été préservée de l’épidémie de choléra en 1884, après avoir été mise sous la protection de la Vierge Marie et des âmes du Purgatoire. Comment ne pas faire le lien avec les quelques mots d’un des retraitants au moment du départ, le 16 mars : « même dans la tourmente nous pouvons exprimer un Merci, nous sommes tellement bien accueillis au sanctuaire…»
Notre-Dame de Grâce et du Suffrage priez pour nous !
Jérôme Bourdenet,
laïc en mission, responsable du sanctuaire Notre Dame de Grâce