Le temps du carême

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Contributeur : Paroisses | Ensemble paroissial d’Alès Notre Dame

A la mi-février nous allons avec toute l’Eglise entrer dans le temps du carême. Ce temps est celui du retour à l’essentiel : mourir à nous-mêmes, nous délester du souci de soi afin de revenir vers le Seigneur.

Tel est le sens de l’appel que Dieu adresse à son peuple par la bouche du prophète Joël : « déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (Joël ch. 2, v. 12-18).

Pendant ce carême l’Esprit-Saint nous conduit au désert, le désert spirituel, lieu de dépouillement et de silence, lieu de la rencontre avec le Seigneur qui vient parler à notre cœur. Nous pouvons méditer ces paroles que nous entendons dans le livre du prophète Osée : « c’est moi qui vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ». (Osée 2,16).

Nous avons tous besoin de nous convertir et de revenir vers le Seigneur. Car nous vivons dans une société qui prône la mort de Dieu. Et sur ce terrain laissé vacant par « la mort de Dieu » les autres dieux, les idoles pullulent autour de nous et parfois au-dedans de nous. Parmi ces dieux celui du pouvoir et de l’argent, celui de la liberté de faire ce que l’on veut. Il y a aussi dans ce tableau l’idole du progrès, de la technique et de la science ainsi que de la nature. Nous sommes placés devant un choix, celui qui nous est rappelé dans le livre du Deutéronome au chapitre 30, 15-20 : « vois dit le Seigneur : je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur… Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui. »

L’homme moderne nie la présence de Dieu et proclame sa mort. Il prend la place de Dieu, il se prend pour Dieu. Cela pour nous chrétiens porte un nom ! Le péché originel. Jésus est venu délivrer l’homme du péché des origines par sa mort sur la croix et sa Résurrection. Il nous appelle à passer de la sauvegarde de sa vie au don de sa vie par amour. Et Jésus n’y va pas par quatre chemins : « celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. » Il sagit de lutter contre soi-même, de mourir à soi pour vivre en Dieu et pour le laisser venir demeurer en moi.

C’est la voie qu’a emprunté l’apôtre Paul : « je vis, mais ce n’est plus moi. C’est Christ qui vit en moi. » Et St Paul d’ajouter : « ma vie dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Christ qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi. » C’est l’amour du Christ qui nous libère de nous-mêmes et qui nous conduit à donner notre vie pour Lui. C’est bien la rencontre du Christ sur le chemin de Damas qui a transformé l’apôtre en faisant de lui un apôtre de l’Evangile. Son amour pour le Christ l’a conduit au martyre, au don suprême de sa vie en fidélité à son Maître.

Le temps de carême nous fait vivre la même expérience spirituelle que celle de l’apôtre Paul : laisser le Christ vivre en nous, donner notre foi au Christ et vivre du Christ.

Cette expérience spirituelle ne s’explique que par l’amour. On ne peut la vivre que dans l’amour du Christ qui vit en nous et qui est notre vie. Voilà comment l’exprime l’apôtre St Jean dans sa première lettre au chapitre 4 : « voici comment s’est manifesté l’amour de Dieu au milieu de nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Voici ce qu’est l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en victime d’expiation pour nos péchés. » (versets 9 et 10). Notre foi chrétienne prend sa source dans l’amour du Christ crucifié et Ressuscité. C’est cet amour qui est au centre de notre existence et lui donne tout son sens. Conduits au désert par l’Esprit de Dieu nous faisons l’expérience du dépouillement intérieur, du silence et de la prière mais aussi du combat contre le mal et le diable. Vivre cette expérience ne peut qu’approfondir notre amour pour le Christ. C’est l’expérience qu’a faite l’apôtre Pierre auprès du Christ. L’évangile de St Jean relate cette rencontre bouleversante entre Pierre et le Ressuscité. Par trois fois Jésus demande à Pierre : « Simon m’aimes-tu ? » et par trois fois Pierre répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. »

Puissions-nous en ce temps de carême entendre résonner en nous la demande du Christ : « m’aimes-tu ? » Et, à la suite de Pierre, puissions-nous répondre : « oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime. »

P. Gérard CHASSANG.