Le message de l’Evangile

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Contributeur : Paroisses | Ensemble paroissial d’Alès Notre Dame

Le 4 octobre, jour de la fête de St François d’Assise, le pape François va publier son encyclique sur la fraternité.
Déjà dans son exhortation apostolique « la joie de l’Evangile » au début de son pontificat, le pape rappelait l’importance vitale de la fraternité sous l’angle du prendre soin de l’autre. « Tandis que dans le monde réapparaissent diverses formes de guerres et de conflits, nous, les chrétiens, nous insistons sur la proposition de reconnaître l’autre, de soigner
les blessures, de construire des ponts et de nous aider à porter les fardeaux les uns des autres. » Il n’est pas de fraternité possible sans reconnaissance de la dignité humaine, sans le soin porté à ceux qui souffrent et sans des liens tissés avec les autres, proches ou lointains.

L’Evangile écrit le pape nous invite toujours à courir le risque de la
rencontre avec le visage de l’autre. Dans son incarnation, le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse. »
Pour nous chrétiens la fraternité humaine prend sa source dans la reconnaissance de la paternité de Dieu. En Jésus, le Fils unique, nous sommes tous des fils de Dieu par adoption. Nous croyons en un Dieu Père qui regarde tout homme comme un de ses fils qu’il aime tendrement. Le Dieu de Jésus-Christ est le Dieu Père de tous les hommes.

Sans l’accueil de cette paternité divine il ne peut y avoir de fraternité authentique. La fraternité peut se vivre parce que nous découvrons aussi la présence de Jésus en tout homme. Dans le visage de celles et ceux que nous rencontrons nous reconnaissons le visage même du Christ qui vient à notre rencontre. C’est le sens profond des paroles de Jésus dans la parabole du jugement dernier : « j’étais malade, en prison, étranger… ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

C’est ce que l’Eglise appelle le « sacrement du frère. » Tout être humain est le reflet et le signe visible de la présence du Christ au milieu de nous. Le pape François toujours dans « la joie de l’Evangile » parle d’une « fraternité mystique et contemplative qui sait regarder la grandeur sacrée du prochain et découvrir Dieu en chaque être humain. »

Savons-nous dans la prière contempler le visage du Christ Ressuscité en tous ceux que nous rencontrons sur notre route ? Tout frère en humanité porte en lui, même s’il ne la reconnaît pas, l’image de Dieu. Porter atteinte à un frère humain c’est porter atteinte à Dieu lui-même. Refuser de vivre la fraternité c’est refuser la présence du Christ en l’autre. Le message de la
fraternité fait partie intégrante du message de l’Evangile qui nous rappelle qu’en Jésus-Christ nous sommes tous frères.

Ce message qui est un message de paix, de fraternité et de réconciliation nous en sommes les témoins dans un monde fracturé, divisé et déchiré par les puissances du mal.
Sur les frontons des mairies est gravée la devise de la république : Liberté, Egalité, Fraternité. Tout le monde ne parle que de liberté et d’égalité mais très peu de fraternité. La liberté et l’égalité sont revendiquées comme des droits inaliénables qui passent avant tout le reste. Sous couvert de respect de la dignité de l’individu notre société a fait voter la loi légalisant l’avortement et la PMA, et bientôt la GPA. Chacun revendique haut et fort ses droits singuliers et la société s’incline devant ces revendications sans se soucier des conséquences dramatiques pour la dignité humaine.

Il faut aussi constater qu’on invoque très peu les devoirs inhérents à une vie en société. Sous prétexte d’égalité on en vient à nier le masculin et le féminin pour parler de « genre », chacun pouvant choisir d’être un homme ou une femme.
L’égalité peut-elle consister à nier les différences ?
Dans toutes ces revendications individuelles comme le droit à l’avortement, à l’euthanasie, au suicide assisté parmi tant d’autres où se situe le respect des personnes les plus vulnérables et les plus fragiles ? Peut-on qualifier d’humaine une société qui élimine des millions d’enfants à naître et qui trie les embryons sous le prétexte d’éliminer le handicap et les maladies graves?

Toutes ces dérives nous conduisent peu à peu à la barbarie, à une société qui élimine les plus faibles et ne laisse vivre que les surhommes, les plus forts et les plus performants. Cela à un nom : l’eugénisme qui nous renvoie à ce qu’ont fait les nazis et d’autres.

La mission de l’Eglise, la mission de tous les chrétiens est bien de faire entendre le message de l’Evangile qui appelle au respect de la dignité humaine, au prendre-soin des plus fragiles et à la mise en oeuvre de la fraternité. Même si nous avons le sentiment de prêcher dans le désert et dans le vide, il nous faut persévérer dans l’annonce de l’Evangile et de la
Parole de Dieu. Nous sommes des guetteurs et des veilleurs qui oeuvrent à la fraternité pour empêcher nos sociétés humaines de sombrer dans l’inhumanité et la barbarie.

N’ayons pas peur ! Suivons le Christ jusqu’au bout du chemin, le chemin pascal. La croix de Jésus fait jaillir l’espérance d’un monde d’amour, de justice et de paix. Le dernier mot reste au Christ Ressuscité !
P. Gérard CHASSANG.