La Résurrection, la victoire de la vie sur la mort, la victoire de l’amour sur les puissances du mal

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paroisse

Contributeur : Paroisses | Ensemble paroissial d’Alès Notre Dame

Nous venons de traverser une crise sanitaire très grave avec des conséquences dramatiques : plus de 20 000 personnes sont décédés du coronavirus, des personnes âgées confinées dans les EPHAD sans aucun contact avec leurs proches, des soignants exténués, sans compter l’économie à l’arrêt qui verra nombre de chômeurs augmenter fortement et des entreprises, des artisans et commerçants en faillite. Les jeunes et les enfants ont été privés d’école ce qui va fragiliser ceux qui sont en échec scolaire et aggraver les inégalités sociales. Cette crise a aussi frappé de plein fouet les plus démunis, ceux qui vivent dans la rue, les personnes sans logement, les familles pauvres, beaucoup d’étudiants sans ressources. Cette crise a aussi suscité beaucoup de solidarité et d’entraide. En premier tous les soignants qui ont fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation au péril de leurs vies. Des voisins habitant le même immeuble ont fait les courses des personnes âgées et vulnérables. Des associations sont venues en aide aux plus démunis pour leur permettre de se nourrir. Des restaurateurs ont offert des plats cuisinés pour des soignants à l’hôpital. Des coups de fil pour prendre des nouvelles de personnes isolées… Dans une société où priment la rentabilité et le profit ces gestes de proximité et de solidarité nous rappellent que ce qui priment c’est le souci de l’humain, le respect de la dignité humaine. Dans un monde qui laisse de côté les plus fragiles et les plus petits ces gestes d’entraide et de soutien nous redisent l’importance vitale de la fraternité, du lien social et de l’amitié.

Après cette crise sanitaire qui a des conséquences économiques et sociales très fortes, pourra-t-on continuer à vivre comme avant ? Pourra-t-on continuer à privilégier la rentabilité, le profit et la consommation à outrance sous peine d’épuiser les ressources naturelles de la terre et à aggraver l’exclusion des plus faibles et des plus pauvres ? Telle est la question à se poser : où voulons-nous aller ? Quel monde voulons-nous bâtir ensemble ? Nous ne pourrons pas, sous peine de sacrifier l’avenir de notre terre et de l’homme, ne pas regarder en face les effets d’une crise qui risque de laisser sur le bord de la route des milliers d’hommes et de femmes abandonnés par un système économique et politique qui ne jure que par le profit. L’avenir de la vie, l’avenir de l’homme sont entre nos mains. Quels choix allons-nous faire personnellement et collectivement ? Pour participer à l’éclosion d’une société plus juste et plus solidaire, nous ne pourrons pas faire l’économie d’une révision de nos modes de vie. Dans son encyclique « Laudato Si » il y a 5 ans le Pape François exhortait le monde à une transformation en profondeur pour donner naissance à un monde plus humain et plus juste.

Pour le Pape le social et l’environnement demeurent profondément liés. Je le cite : « il n’y a pas deux crises, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » C’est ce que le Pape François appelle « la vie de l’écologie intégrale. » L’homme s’est cru tout-puissant et sans limites. Cette crise sanitaire vient lui rappeler sa fragilité et sa vulnérabilité, inhérentes à la condition humaine. En ce sens nous pouvons affirmer qu’à travers cette crise le Seigneur adresse au monde un avertissement. Cet avertissement peut se résumer à la question que Dieu pose à Caïn qui vient de tuer son frère Abel : « qu’as-tu fait de ton frère ? » Croyants en Dieu, disciples du Christ, notre rôle en ce monde c’est d’être des veilleurs et des prophètes. Veiller sur nos frères humains les plus faibles et les plus vulnérables, veiller à ce que tout homme se fasse le prochain de ceux et celles qui sont en situation d’exclusion, de pauvreté et de grande détresse. Mais aussi prophètes de la fraternité qui prend soin de celui qui est blessé et rejeté, prophètes d’un monde du partage où personne ne sera laissé de côté, victime de la solitude, de la faim ou de l’abandon. Notre mission de veilleurs et de prophètes puise sa source dans l’espérance pascale, dans la force de l’espérance dans le Christ Ressuscité qui est passé de la mort à la vie pour nous entraîner vers une vie nouvelle. Notre foi dans le Christ Ressuscité renouvelle notre espérance : non, la mort n’a pas le dernier mot. Le dernier mot demeure dans Celui qui est ressuscité le jour de Pâques. Le dernier mot reste à la Résurrection, la victoire de la vie sur la mort, la victoire de l’amour sur les puissances du mal.

P. Gérard CHASSANG.