Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.

Partager sur les réseaux sociaux
Share on facebook
Facebook
Share on pinterest
Pinterest
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
Linkedin

paroisse

Contributeur : Paroisses | Ensemble paroissial d’Alès Notre Dame

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. »

Ces paroles du prophète Isaïe que nous avons entendues dans la nuit de Noël demeurent d’actualité pour nous qui venons de célébrer la fête de la Nativité. Notre monde, à l’aube d’une nouvelle année, se retrouve plongé dans les ténèbres. La crise sanitaire du coronavirus, les attentats terroristes des islamistes sur notre sol, la guerre qui ravage de nombreux pays, les persécutions qui visent les chrétiens au Proche Orient, en Chine, en Asie et en Afrique, sans compter la misère qui touche des millions d’êtres humains, sont notre lot quotidien.

Ces situations dramatiques génèrent un climat de peur, d’anxiété et de repli sur soi. Comment dans un tel contexte parler d’espérance sans se retrouver accusés d’être insensibles aux souffrances et à la détresse de nos contemporains ? L’évêque de Nanterre dans un petit livre récent nous invite à « un sursaut d’espérance. » Notre société hyper technologique se retrouve confrontée au mystère de la mort. Sûre de ses capacités technologiques elle s’est crue toute puissante, rêvant d’une humanité délivrée de la maladie et de la mort. On appelle ce rêve-là « le transhumanisme. »

Et voilà qu’un virus nous rappelle durement à la réalité : notre condition humaine qui est mortelle, la fragilité de nos existences. Nous prenons conscience avec humilité qu’une civilisation qui nie la mort et la fragilité de l’homme court à sa perte. Ce virus a, malgré sa dangerosité et sa violence, au moins le mérite de nous appeler à plus d’humilité et à prendre en compte la fragilité et la vulnérabilité de notre condition humaine. L’homme contemporain s’est cru tout-puissant, tuant Dieu pour prendre sa place. Et il redécouvre sa condition de créature, sa condition mortelle.Cette pandémie qui nous touche nous oblige à regarder en face ce que nous ne voulions pas voir en face : l’oubli des plus pauvres, les situations d’exclusion, la mise à l’écart des personnes âgées, le matérialisme ambiant qui nie la transcendance et prétend se passer de Dieu.

Rappelons-nous que nombre de personnes âgées dans les maisons de retraite ont été vaincues non par le virus, mais par l’isolement et la souffrance d’être coupées de leurs proches. Rappelons-nous l’action de ce gouvernement ouvrant les commerces « essentiels » et laissant fermer tout le reste : les librairies et le culturel, les lieux de culte et les célébrations sans messes, les lieux de convivialité que sont les restaurants et les bars. Comment peut-on reléguer ainsi le cultuel, le religieux et le culturel au rang des biens non essentiels ? Nier le sacré comme le font ceux qui nous gouvernent c’est nier ce qui fait l’humanité de l’homme, c’est nier que tout être humain porte en lui une part de sacré. Dans une tribune récente publiée dans le Figaro, le Père Emmanuel-Marie, père abbé des chanoines de Lagrasse dans l’Aude écrit ceci : « sans l’irruption du sacré dans le monde, nulle fraternité n’est possible, nulle universalité qui tienne, car selon le mot de Goettre, « le sacré est ce qui unit les âmes. »

Entré dans le monde à Noël, le sacré unit les hommes en une communauté, donnant aux rites de la vie quotidienne, de la table et de la courtoisie une valeur infinie qui fonde les sociétés. »Dans ce monde en crise l’Eglise et les chrétiens ont pour mission première de porter un message d’espérance. C’est dans les ténèbres que brille la lumière, c’est dans la nuit profonde que germe l’espérance. Comme l’écrit l’apôtre St Paul aux Corinthiens : « le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (1 Corinthiens 13,1).

Pour nous chrétiens, c’est par l’Amour de Dieu manifesté dans la naissance du Christ, dans sa mort et sa résurrection, qu’un monde radicalement nouveau a surgi dans la nuit du monde. Dans une humble étable de Bethléem Dieu vient au monde sous les traits d’un nouveau-né, il prend un visage humain et se dévoile au monde sous le nom « d’Emmanuel », Dieu-avec-nous. Dieu entre dans ce monde sous les traits d’un enfant pauvre, couché dans une mangeoire. Dieu choisit la vulnérabilité et la fragilité d’un petit enfant pour nous révéler son visage et pour sauver le monde. Quelle belle leçon pour un monde qui se croit tout-puissant et invulnérable ! La naissance de Jésus à Noël comme sa mort sur une croix le vendredi saint nous rappellent qu’il n’est pas d’humanité possible sans le respect de la fragilité.

Ce qui sauve le monde c’est bien la fragilité d’un enfant nouveau-né dans une crèche de Bethléem, c’est bien aussi le dénuement de la croix où Jésus donne sa vie pour nous par amour.Nul ne peut éteindre la lumière de la Nativité. Nul ne peut éteindre la lumière de la mort et de la Résurrection du Christ. Cette lumière divine apporte au monde l’espérance d’une rédemption.

Et voici le signe qui nous en est donné dans la nuit de Noël : « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Cette espérance n’est pas morte ! Elle a à jamais pour l’homme le visage d’un enfant et les traits du crucifié.

Alors, comme les anges de Bethléem, puissions-nous faire résonner en ce monde qui va entrer dans une année nouvelle ce chant d’action de grâce : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »

Bonne et sainte année à tous ! P. Gérard CHASSANG