29 mars 2024

Sainte Gwladys

Eglise et crémation

Dans une instruction publiée le 25 octobre 2016, la Congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme la préférence de l’Église catholique pour l’inhumation des corps, tout en reconnaissant que « la crémation n’est pas interdite » et en établissant des normes pour la conservation des cendres.

La crémation ou incinération (en principe le terme correct est crémation quand on parle d’un être humain), est très pratiquée dans les pays protestants d’Europe comme l’Angleterre, et les pays scandinaves etc. Beaucoup de personnes choisissent actuellement d’être incinérées. Elle tend à se développer en France ou elle est autorisée depuis 1887. Elle est de plus en plus utilisée depuis 1990. En 2011, 32% des français ont choisi la crémation.
La Crémation consiste à brûler le corps dans son cercueil. Elle dure environ une heure trente. Le crématorium est le lieu où l’on procède à la crémation. Le maître de cérémonie reçoit la famille au crématorium et l’invite à se réunir dans la salle de recueillement.

Position de l’Église sur la crémation ou incinération

Après avoir pendant des siècles considéré la crémation comme un défi à la doctrine chrétienne, l’Église catholique l’a autorisé à partir de 1963 à condition que la décision d’être incinéré ne manifeste pas une mise en cause de la foi en la résurrection des corps. De leur côté, les orthodoxes condamnent la crémation au nom du respect du corps.

Peut-on avoir une crémation et cérémonie d’obsèques à l’église ? La crémation et les obsèques ne sont pas incompatibles, mais il est souhaitable que la cérémonie à l’église ait lieu avant le transfert du corps au crématorium et la crémation. C’est autour du corps que se déroule normalement la célébration des obsèques.

Peut-on faire une célébration ou une prière au crématorium ? Le Rituel des funérailles propose des éléments de prière, dans cette éventualité (cf. tome II, nn. 288-294). Ce temps de prière sera toujours assuré par un membre de la communauté chrétienne ("équipe funérailles", ami de la famille, prêtre, diacre…). La prière au crématorium est analogue à la prière au cimetière. Elle doit avoir lieu en présence du corps, avant la crémation. Ce temps de prière est parfois une célébration qui se substitue à celle à l’Église, même si cette dernière est toujours préférable. S’adresser à l’équipe d’aumônerie catholique du lieu.

L’Église et l’urne funéraire

L’urne funéraire. Une urne funéraire est un vase fermé en pierre, en bronze, en marbre, en albâtre, en céramique ou en verre dans laquelle les proches d’un défunt conservent ses cendres après la crémation. Tout comme sur un cercueil, l’urne comporte une plaque avec le nom et le prénom du défunt ainsi que le lieu de crémation.

Peut-on faire une cérémonie d’obsèques avec l’urne funéraire ? En principe ce n’est pas possible, cependant la cérémonie peut être faite avec l’urne funéraire si on a l’accord de l’évêque. En l’absence du corps, la cérémonie ne comporte ni aspersion, ni encensement. On peut alors évoquer le défunt en exposant, par exemple, une photo ou un souvenir de lui. Décret du Saint-office en date du 8 mai 1963 [Code de Droit Canonique, c. 1176 §3]

L’Église ne souhaite pas qu’après la crémation les cendres soient dispersées. Elle demande que les urnes funéraires trouvent un lieu d’accueil définitif qui soit un columbarium qui peut être dans un cimetière ou un caveau, et non la maison. L’Église juge souhaitable que les cendres ne soient pas éparpillées, pour qu’il y ait un lieu de souvenir et de recueillement.


Les cendres funéraires dans la législation française. La loi du 19 décembre 2008 a instauré un régime juridique des cendres funéraires, notamment afin de mettre un terme à certaines dérives (cendres dispersées dans un bijou, urnes retrouvées dans des brocantes ou des décharges…). Elles disposent désormais de la même protection juridique que celle d’un corps inhumé et doivent « être traitées avec respect, dignité et décence » (art. 16-1-1 du code civil). À ce titre, leur partage ne peut plus être effectué. Les cendres funéraires peuvent être conservées dans une urne qui pourra être soit inhumée dans une sépulture, soit déposée dans une case de columbarium, soit scellée sur un monument funéraire. Les communes de plus de 2 000 habitants doivent donc « disposer d’un site cinéraire destiné à l’accueil des cendres funéraires ». L’inhumation d’une urne dans une propriété privée est possible, avec autorisation préfectorale. La dispersion en pleine nature est également autorisée (dans de grandes étendues, forêt, champ, en haut d’une montagne, en pleine mer). En sont exclus les voies publiques et jardins privés.