Compte-rendu Récollection du 5 mars 2020

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rencontre

Contributeur : Mouvements | Mouvement chrétien des retraités
Le Père Bernard Fougères et à ses côtés, Françoise Salamagne, responsable du MCR 30

Entre 50 et 60 personnes ont participé à la Maison diocésaine de Nîmes ce mercredi 5 mars à la Récollection proposée par le MCR 30 sur le thème de l’Appel à la Sainteté. Cette rencontre était animée par le Père Bernard Fougères qui a proposé une relecture de l’Exhortation apostolique du Pape François, Gaudete et Exultate.

La Récollection commence à 10 heures par un temps de prière animé par le Père Chapus, aumônier du MCR 30.

Ce temps commence par le refrain « Lumière des hommes, nous marchons vers toi », se poursuit par la lecture de l’Evangile du jour (St Matthieu, ), suivie d’une Prière universelle (avec pour refrain « Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs ») et s’achève par la récitation du Notre Père et une oraison finale d’action de grâce.

Le Père Chapus passe ensuite la parole à Françoise Salamagne, présidente du MCR 30, pour le mot d’accueil. Celle-ci remercie chaleureusement le Père Fougères d’avoir répondu présent à son invitation, se félicite de la nombreuse participation à cette Récollection, preuve de la vivacité de notre mouvement. Elle rappelle aussi les consignes de sécurité rendues nécessaires depuis la propagation du Covid 19 et le déroulement de la journée. Sa pensée va aussi au Père Chapus durement éprouvé ces derniers temps par le décès d’un neveu en janvier et ce mois-ci de l’un de ses frères.

Début de l’intervention du Père Fougères à 10 heures 15 sur le thème de l’Appel à la Sainteté, à travers une (re)lecture de l’Exhortation apostolique du Pape François Gaudete et Exultate.

Petit mot de remerciement du Père Fougères avant que celui-ci ne rentre dans le vif du sujet. Il commence par quelques généralités, rappelant d’emblée que nous sommes tous appelés à la Sainteté. Pour s’exprimer, les papes disposent de trois outils :

L’encyclique : c’est la forme la plus officielle, adressée à l’origine uniquement aux évêques mais les derniers papes (François en particulier) ont souhaité qu’elle s’adresse à l’ensemble des croyants.

L’exhortation apostolique : une manière moins solennelle qu’utilisent les papes afin de demander à chacun de recevoir la parole du pape.

La bulle, dont le nom prête parfois à sourire mais qui reste un document hautement officiel : il s’agit d’un texte généralement court par exemple pour nommer tel ou tel prélat à telle ou telle fonction.

Nous sommes ici en présence d’une Exhortation apostolique, donc d’un texte que le pape François a voulu accessible au plus grand nombre. Gaudete et Exultate se présente sous la forme de cinq chapitres avec dans ceux-ci un certain nombre de paragraphes qui en facilitent la lecture.

Dans le chapitre 1, le pape François rappelle une vérité hautement évangélique : la Sainteté n’est pas réservée à quelques initiés, elle est pour tous. Il reprend ici l’injonction précise et directe de Jésus que l’on retrouve notamment dans Mathieu 5, 48 : « Vous serez parfaits comme votre Père dans le Ciel est parfait ».

Cet appel à la Sainteté est constant dans la Bible : il est présent 454 fois dans l’Ancien Testament et 145 fois dans le Nouveau. Pourquoi adresser cette exhortation à tous et pas seulement aux chrétiens (catholiques qui plus est) ?

Le Concile Vatican II (1961 à 1965) invite tous les hommes à être Saints. La Constitution sur l’Eglise (Lumen Gentium, Lumière des Nations) rappelle que la Sainteté s’obtient par le don gratuit de la Grâce de Dieu mais aussi par notre coopération à ce don. Autrement dit, il y a le vouloir de Dieu et le faire qui nous appartient.

Au paragraphe 14, le pape François écrit : « Pour être Saint, il n’est pas nécessaire d’être pape ou même évêque […], nous sommes tous appelés à être Saints dans nos occupations journalières. »

« L’appel à la Sainteté est réservé, dit encore Lumen Gentium, à tous ceux qui croient au Christ et cette Sainteté consiste à pourvoir plus d’humanité dans nos conditions d’existence ».

Que dire des incroyants ?

Ils ne sont pas exclus car, comme le rappelle Saint Paul : « Dieu veut que tous les hommes soient sanctifiés », relayé là-aussi par Lumen Gentium (paragraphe 16) : « Dieu veut comme sauveur que tous les hommes soient sauvés ». Il y a donc des Saints, même chez les incroyants car la Sainteté est d’abord un chemin intérieur pour chacun de nous. Le Père Fougères rappelle ici le texte de Joël (2,12 à18), lu le mercredi des Cendres : « Revenez à moi de tout votre cœur ». Il cite aussi le prophète Jérémie : « Le cœur est le lieu de la rencontre avec Dieu » ou encore, Isaïe lorsqu’il parle de la « source ».

La Sainteté est donc d’abord une affaire de cœur, comme le souligne le pape François au paragraphe 19 : « La volonté de Dieu, c’est votre Sanctification ».

Dans le chapitre 2, le pape François évoque ce qu’il appelle les « ennemis de la Sainteté » (paragraphe 35). Il voit en particulier deux hérésies qui peuvent nous faire dévier de la Sainteté, le gnosticisme et le pélagianisme.

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  • Le gnosticisme

En grec, la gnose, c’est la connaissance. Il existe une gnose chrétienne tout à fait orthodoxe et selon laquelle l’Homme accueille la connaissance de la Révélation de Dieu. Le gnosticisme, c’est autre chose. Par sa seule volonté et sa seule connaissance, l’Homme veut expliquer Dieu et le monde, uniquement de façon humaine. C’est faire de l’Eglise une institution pour elle-même. C’est vouloir apprivoiser le mystère de Dieu, tout expliquer de façon scientifique et rejeter tout ce qui est du domaine de la Foi.

Certes, les Sciences humaines apportent des réponses utiles mais elles ne sont pas capables d’expliquer les fins dernières, l’eschatologie. On ne peut aborder ce point que dans la Foi qui, seule, nous permettra de trouver la réponse ultime.

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  • Le pélagianisme

Ce nom vient de Pélage (350 à 420), un moine irlandais de la fin du IVe siècle et du début du Ve, contemporain de St Augustin qui a combattu son hérésie. Niant le péché originel, Pélage affirme que l’homme peut se sauver lui-même, par ses propres actions, par sa force et sa volonté. Saint Augustin, le grand évêque d’Hippone, va le combattre pendant 20 ans et faire condamner le pélagianisme comme hérétique.

Va resurgir, notamment dans les monastères du Sud de la Gaule (St Honorat aux îles de Lérins ou St Victor à Marseille), une forme édulcorée du pélagianisme, le semi-pélagianisme. Si les semi-pélagiens reconnaissent bien l’existence du péché originel et de la grâce de Dieu, ils « restreignent » celle-ci, pensant que l’homme peut mériter le Salut par ses propres forces naturelles.

En conclusion, si l’homme peut obtenir le Salut naturellement, de façon innée, il n’a pas besoin d’une aide surnaturelle pour être sauvé. Comme le pélagianisme (condamné en 529), le semi-pélagianisme a été condamné en 585 au 2e synode d’Orange mais la tentation demeure. Le pape François rappelle que la tentation de trouver la Sanctification par nos propres efforts existe toujours et qu’il y a aujourd’hui de nouveaux pélagiens.

Dans le salut véritable, tout dépend de Dieu et tout dépend de nous mais pas au même niveau. Dieu fait de nous des Saints mais il nous reste à accepter cette Sainteté, à se laisser sanctifier par Lui. Il faut, écrit-il « se laisser porter par l’Esprit sur le chemin de l’Amour ».

Le pape François nous invite donc à une attitude humble : « on devient Saint parce que l’on a le désir de collaborer à l’action de Dieu ».

(Comme il l’avait annoncé avant de commencer, le Père Fougères propose dans son exposé quelques temps de pause pour permettre à l’Assemblée de réagir et de poser des questions. Cette première pause est l’occasion de revenir notamment sur le pélagianisme).

Reprise de l’intervention du Père Fougères avec le 3e chapitre de l’Exhortation apostolique qui s’étend longuement sur le texte des Béatitudes.

Comme l’écrit le pape François, il y a de nombreuses théories sur la Sainteté mais rien ne vaut de revenir aux Paroles que Jésus nous a lui-même transmises sur la Sainteté. Le texte fondamental reste celui des Béatitudes, sorte de « carte d’identité » du chrétien. Le pape rappelle qu’il convient à chacun à sa manière de mettre en pratique cet enseignement.

Le Père Fougères propose de remplacer le mot de « Bienheureux » par celui de « Saint » : avec cette simple modification, le texte prend tout son sens. On le trouve chez Luc et chez Matthieu.

Chez Luc, les Béatitudes sont présentées comme un renversement de toutes les valeurs humaines mais il faut les entendre, pour vraiment les comprendre, dans la prédication globale du Christ (paragraphe 65 de l’Exhortation).  Bien des Paroles de Jésus sont à contre-courant de ce que nous entendons dans le monde.

Chez Matthieu, les Béatitudes sont plus « spirituelles » et l’on peut dire que Matthieu vient un peu à notre secours en introduisant cette notion de l’esprit. C’est ainsi que le « Bienheureux les pauvres » de St Luc devient chez Matthieu, « Bienheureux les pauvres en esprit ». Dieu établit d’abord son règne sur ceux qui sont en état de réception comme les enfants. Le message de Jésus ouvre un chemin, pose des balises qui transforment les relations avec les autres. Chaque Béatitude révèle une facette de la vie chrétienne (paragraphe 91).

Il faut intégrer les Béatitudes dans notre vie mais aussi les prendre comme un idéal spirituel dans nos vies. Elles nous aident à avancer sur le chemin de la sainteté. La Sainteté, c’est donc faire de la place dans notre cœur pour Dieu.,

(Seconde pause autour des Béatitudes. Michel Blanc aime bien la traduction qu’en donne Chouraqui dans sa version de la Bible : il traduit « Bienheureux » par « En marche ». Jean-Marc Abadie fait remarquer dans la version de la Bible parue chez Bayard, « Bienheureux » est traduit par « Joie de ». Ainsi, chaque traduction peut apporter un éclairage complémentaire à l’un des textes les plus fondamentaux pour comprendre la sainteté).

Le Père Fougères reprend avec le chapitre 4 consacré à ce que le pape François appelle les « idéologies qui mutilent l’Evangile ». Il en retient trois :

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  • L’humanitaire

Le pape François rappelle que le christianisme n’est pas une ONG. Il ne faut pas couper la passion du don de soi envers le prochain de la prière. Comme chrétiens, nous sommes sollicités pour aller vers les autres mais notre volonté première, c’est de rencontrer Dieu, c’est d’aller vers Dieu.

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  • La prière et le don de soi

La prière est le critère pour évaluer notre vie. Elle passe avant tout ce que nous avons fait pour les autres. Mais notre culte ne plait à Dieu que dans la mesure de ce que nous avons fait pour Dieu et pour les autres.

La miséricorde est la plénitude de la justice, c’est la clé du Ciel. Le pape François rappelle ensuite les œuvres de miséricorde envers nos prochains (paragraphe 106) : ces œuvres comptent plus que les actes et le culte (voir aussi paragraphe 107).

Pour rendre gloire à Dieu par sa vie, il faut donc essayer de vivre les œuvres de miséricorde et le pape François rappelle ici l’exemple de Mère Térésa de Calcutta : « Si nous nous occupons trop de nous-mêmes, nous n’aurons plus le temps de nous occuper des autres ».

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  • Le consumérisme hédoniste

Le pape François en parle au paragraphe 108. Le consumérisme hédoniste, c’est être excessivement accès sur ses droits. Si nous ne luttons pas contre l’hédonisme, nous n’aurons pas le temps de nous occuper des autres. L’Evangile nous offre une vie plus saine, plus sobre et moins centré sur soi.

En conclusion (paragraphe 109), le pape François rappelle que la force du témoignage des Saints, c’est d’observer les Béatitudes. Le Christianisme est fait pour être pratique : relisons donc les grands textes, faisons-les notre et méditons-les pour être heureux.

(Comme il est midi, le Père Fougères fait une nouvelle coupure pour le repas.)

Après le repas pris en commun, les travaux recommencent à 14 heures par la reprise de l’intervention du Père Fougères qui évoque le dernier point de l’Exhortation du pape François, le chapitre cinq traitant des signes de la Sainteté :

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  • L’endurance, la patience et la douceur (paragraphe 112)
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  • La joie
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  • L’audace et la ferveur

Le manque de ferveur vient souvent de l’intérieur de nous-mêmes. Dieu nous invite à se mettre à son service. Le Père Fougères rappelle ici St Paul : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ».

C’est donc par le témoignage vécu que nous évangéliserons. La Foi en Christ est épanouissante, soyons heureux d’être chrétien car « un Saint triste est un triste Saint ». Pourtant, aujourd’hui, ce n’est pas toujours facile d’être chrétien, constate le Père Fougères. On vit la foi dans un milieu de récession mais il ne faut pas baisser les bras, ni faire preuve de pessimisme. Il faut savoir s’adapter et faire face.

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  • La nécessité de la vie communautaire

Le Père Fougères part d’un simple constat : il est difficile de lutter contre les tentations si on est isolé. On ne peut pas en effet être chrétien tout seul, de manière isolée. Le Père Fougères aime rappeler cette phrase de Mgr Cadhillac, l’ancien évêque de Nîmes avec lequel il a beaucoup collaboré comme chancelier et vicaire épiscopal : « Un chrétien isolé est un chrétien en danger ». Quelqu’un dans l’assistance lui fait remarquer que c’était déjà une phrase prononcée par Mgr Rougé et un autre qu’il l’a aussi entendu dire par Mgr Wattebled, l’évêque actuel. Comme quoi, conclut avec humour le Père Fougères, les vérités se transmettent d’évêques en évêques.

Cette dimension d’appartenir à une communauté de croyants est fondamentale. Pour ne pas nous décourager, nous avons besoin de la sanctification de la communauté. Ce n’est pas pour rien, rappelle le Père Fougères, que le Christ a envoyé ses disciples évangéliser deux par deux. C’est qu’à deux, on se soutient.

La sanctification est donc un chemin communautaire à faire au moins deux par deux (paragraphe 145). Le pape François donne de nombreux exemples dans son Exhortation de groupes de personnes dont on célèbre le martyr collectif (les carmélites de Compiègne, les sept martyrs du Tonkin, etc.). Le Père Chapus rappelle plus localement les martyrs d’Orange. Le Père Fougères le scande une nouvelle fois avec force : la foi se vit en communauté, en groupe, on s’épaule et on se soutient les uns les autres.

Partager et célébrer ensemble la Parole de Dieu fait de nous des frères. Non seulement, on se sanctifie les uns les autres mais en plus, on se sanctifie les uns avec les autres et les uns par les autres.

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  • La prière constante

Enfin, le Saint est doté d’un esprit de prière et a besoin de communiquer (paragraphe 147). C’est quelqu’un qui ne supporte pas d’être asphyxiée par l’immanence du monde. C’est être en présence de Dieu dans tout ce que l’on fait.

Peu importe la longueur de la prière, l’important c’est de prier avec ferveur et souvent. Le pape François rappelle ainsi toutes les « formes » de prières :

Il y a d’abord la prière personnelle, seul à seul avec Dieu (paragraphe 150). Il faut savoir discerner dans le silence, les chemins que Dieu nous propose. Si nous n’écoutons pas, toutes nos paroles ne seront que du bruit qui ne sert à rien. Être dans une attitude d’écoute, c’est entrer en communion comme le suggère si bien la réponse du simple paysan au curé d’Ars qui s’étonnait de le voir dans son église, apparemment silencieux face à Dieu : « Je l’avise et il m’avise ».

La prière n’est ni une négation, ni une évasion du monde. Dans sa prière, on porte aussi les autres et le monde, tout ce que nous avons à déposer devant le Seigneur.

La prière de supplication et de demande. Le Père Fougères dit qu’il ne s’y attardera pas car il en reparlera plus longuement dans son homélie au cours de la messe qui va suivre (le thème de l’Evangile de ce jour est en effet « Demandez et vous recevrez »). Sans dénigrer ce type de prière, il reconnait que c’est celle que nous utilisons le plus souvent. Attention cependant dans nos prières de demandes, d’éviter la tentation trop humaine de mettre Dieu en demeure d’exaucer ce que nous lui demandons.

La prière de louange et d’action de grâce. C’est sans doute la plus belle, très présente dans les Psaumes mais encore ne faut-il pas la négliger. Ne sommes-nous pas plus prompts à demander qu’à remercier…

La lecture priante de la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas ici uniquement d’étudier un texte, c’est faire un avec lui. A ce sujet, le pape François cite les évêques de l’Inde. La Parole de Dieu a le pouvoir de transformer nos vies.

En conclusion, quelle était la prière de Jésus ? On sait qu’il nous a transmis le Notre Père et qu’on le voit souvent en prière dans les Evangiles. Au moment de sa mort, il adresse à Dieu la plus belle des prières, celle de l’abandon « Père que soit faite ta volonté et non la mienne », s’exprime-t-il dans le jardin de Gethsémani. La prière de Jésus est avant tout, comme pour tout juif pieux, celle des Psaumes. Même sur la croix, il cite un Psaume.

Les Psaumes sont, dit le Père Fougères, les plus œcuméniques des prières car ils sont communs à tous les chrétiens, catholiques, orthodoxes et protestants. Ils sont aussi les prières de nos frères ainés dans la Foi, les Juifs ».

C’est sur cette remarque que s’achève à 15 heures, l’intervention du Père Fougères, vivement remercié par Mme Françoise Salamagne, présidente du MCR 30, et par l’assistance. Applaudissements nourris et mérités.

Avant la célébration eucharistique, Françoise Salamagne donne deux informations :

  • Le mardi 23 juin, AG du MCR 30 à Notre Dame de Grâce (Rochefort du Gard).
  • Du lundi 28 au mercredi 30 septembre, Retraite-Récollection au monastère d’Aiguebelle

La récollection se poursuit par la célébration eucharistique à 15 heures, présidé par la Père Chapus (avec une homélie du Père Fougères).

Fin de la Récollection à 16 heures.

Jean-Marc Abadie,

Secrétaire du MCR 30

une partie de l’assemblée
belle photo de groupe