Départ à La Grand-Combe : P. Franck Ramaroson «Soyez solidaires entre vous»
paroisse
Le Père Bernard KONATE curé de l’ensemble paroissial de Sommières, le Père Franck RAMAROSSON vicaire de l’ensemble paroissial de La Grand-Combe et le Père Paul-Frédéric SAWADOGO vicaire de l’ensemble paroissial de Vergèze et Vauvert, quitteront le diocèse de Nîmes dans les semaines qui viennent, chacun étant appelé par son Evêque à vivre une nouvelle mission dans son diocèse d’Origine. Nous remercions très chaleureusement ces trois prêtres qui ont passé plusieurs années au service de notre diocèse.
Nous rendons grâce à Dieu pour le travail accompli avec les diverses équipes de laïcs engagés et autres. Nous rendons grâce à Dieu pour les prêtres qui se rendent dociles et disponibles à
l’Esprit-Saint.
Merci pour leur vie de serviteur, leur vie de prêtre parmi nous ; pour l’accueil qu’ils ont réservé à chacun, pour les visites des familles et des malades, pour les sacrements administrés aux enfants et aux adultes ; pour leur sens de la rencontre et leur écoute, pour leur bienveillance auprès des enfants et des jeunes.
Nous les confions à notre Père des cieux. Qu’il rende fructueux leur ministère : à Nouna pour le Père Bernard, à Antananarivo pour le Père Franck et à Kaya pour le Père Paul-Frédéric.
Prêtre de Madagascar, le père Franck Ramaroson a été envoyé en mission dans le diocèse de Nîmes en 2011. à quelques mois de son départ, il a accepté de répondre à nos question.
Vous avez été ordonné prêtre en l’an 2000. Parlez-nous des premières années de votre ministère dans votre pays…
Mon premier poste était dans un village situé à quinze kilomètres de Tananarive, ville dont je suis originaire. C’était une grande Eglise avec seize petites communautés.
Après, j’ai eu la charge de curé dans une paroisse de Tananarive et j’étais aumônier diocésain de l’œuvre pontificale missionnaire (OPM). Ensuite, pendant trois ans, j’ai été missionnaire dans le diocèse de Majunga et, l’année suivante, éducateur des séminaristes au séminaire propédeutique du diocèse de Tananarive.
Comment êtes-vous arrivé en France et en particulier dans le diocèse de Nîmes ?
Le 15 août 2011, j’ai pris l’avion pour atterrir à Montpellier. Le père Jean-Bosco m’attendait pour m’accompagner à Saint Gilles où j’ai fait la connaissance du père Michel Guilhot, alors curé de la paroisse.
Comment avez-vous vécu votre envoi en mission et les difficultés liées à l’éloignement de votre famille et de votre diocèse ?
Cet envoi en mission a été une surprise pour moi. Mais j’ai répondu favorablement à la demande de mon évêque.
Lorsque j’étais prêtre diocésain à Tananarive, je rencontrais, tous les lundis, mes parents et ma famille. Je suis l’ainé de cinq enfants, j’ai un frère et trois sœurs et, tous les mardis, à l’évêché, je retrouvais mes frères en sacerdoce. Je n’ai pas vraiment éprouvé des difficultés car j’ai vite compris que la France était un continent différent du point de vue de la culture en
général et du langage en particulier. Tout était pour moi à découvrir: la vie quotidienne, l’alimentation et la pastorale. Je me suis facilement adapté grâce à l’accueil chaleureux de mes frères en sacerdoce et des paroissiens. S’adapter, ce n’est pas perdre son identité : « Faites comme chez vous, mais n’oubliez pas que vous êtes chez moi ! ») Un prêtre missionnaire envoyé
hors de son diocèse sait qu’il va se trouver face à des réalités et des pratiques différentes de son pays d’origine.
Qu’est-ce qui vous a rendu heureux dans votre ministère chez nous et dans le diocèse ?
Je suis heureux d’avoir découvert d’autres réalités pastorales. Par exemple, l’accompagnement de mouvements, comme le MCR ou I’ACO, et les groupes bibliques.
Mais aussi d’avoir découvert une autre façon de célébrer. Ce qui me touche, c’est le dialogue et la rencontre avec la population. La fraternité vécue avec les prêtres diocésains m’a permis d’être heureux.
Quel aspect de votre apostolat vous touche le plus ?
C’est la conviction des personnes engagées dans l’accompagnement, leur soif de formation et d’approfondissement.
Quelles expériences retiendrez-vous des années passées chez nous ?
Des expériences liées aux moyens de communication. L’offre diversifiée de formations pour prêtres et laïcs faite par le Service diocésain de formation. _
Le fait que des laïcs acceptent de se former. La pastorale de proximité mise en œuvre pour répondre au souhait du pape François. La pastorale à géométrie variable: dans nos paroisses rurales, la spécificité des structures entraine pour le prêtre un autre fonctionnement.
Que va changer votre retour à Madagascar ?
Mon retour me demandera une réintégration dans mon diocèse. Je ferai connaissance avec les jeunes prêtres issus de nouvelles promotions. Dans mon nouveau poste, il me faudra faire un état des lieux pastoral.
Connaissez-vous votre affectation ?
Non, ma nomination me sera communiquée à mon arrivée. C’est l’aventure de la foi; comme Abraham, je fais confiance à Dieu .
A l’approche de votre départ, qu’avez-vous envie de dire au père Olivier qui prendra votre succession, au père Michel et aux membres des communautés
paroissiales ?
Olivier, je te souhaite bon courage et beaucoup de dynamisme pour t’adapter aux nouvelles réalités que tu vas rencontrer.
Les deux mois passés dans ce vaste ensemble paroissial au cours de l’été 2019 t’ont donné un aperçu du ministère qui t’attend !
Père Michel, je te remercie pour tout ce que tu m’as apporté, aussi bien dans notre vie pastorale que communautaire.
Continue à être fraternel et attentif, conciliant vis-à-vis des confrères et des paroissiens. Reste solidaire avec le continent africain et avec Madagascar.
Chers amis des Cévennes, continuez de vous rencontrer régulièrement en Eglise et dans les mouvements.
Soyez solidaires entre vous et vivez de bons moments de convivialité. Selon la pastorale de notre pape, ayez une attention particulière pour les petits, allez aux périphéries.
Prenez bien conscience de votre responsabilité de baptisés car les prêtres passent, mais les laïcs restent.
Dans certaines paroisses, les laïcs comptent trop sur le prêtre.
Que vouliez-vous dire pour conclure ?
Je vous fais part de deux réflexions sur ce qui m’a marqué. Premièrement, la spécificité française : les notions de laïcité et de liberté. Deuxièmement, la vie associative : les pratiquants et les non-pratiquants se retrouvent dans une ambiance chaleureuse.
Ma mission est accomplie dans les Cévennes mais va continuer autrement à Madagascar. Je vous dis encore merci pour votre accueil, j’ai toujours été à l’aise chez
vous.
Propos recueillis par Monique Manifacier
«Visages des Cévennes», été 2021