12 octobre 2024

Saint Wilfried

A chaque Période de l'Histoire

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«Il a débité des cèdres, il a pris du rouvre et du chêne, qu’il a laissé croître parmi les arbres de la forêt ; il a planté un pin que la pluie fait grandir. » Is 44, 14

Comme à chaque période de son histoire, des hommes et des femmes sauront témoigner du salut apporté en Jésus-Christ et ouvrir des chemins nouveaux ; comme Réginal et Bertrand au temps des Cathares ; comme les religieuses de Pont-St-Esprit, sous la Terreur ; comme le vénérable Père d'Alzon, Etienne Pernet et Jean de Fontfroide... Comme tous ces fantassins de Dieu, qui ont manifesté chez nous une fidélité inébranlable dans le tourbillon de l'histoire.

Les premières attestations indiscutables de l'existence d'une communauté chrétienne remontent au 5ème siècle. Des noms nous sont parvenus : celui de Constance à Uzès, de Félix à Nîmes ; des vestiges le rappellent, telles les ruines de Saint-Etienne de Candau à Villeneuve ; un concile tenu à Nîmes en 393 suppose l'existence d'un évêque et d'une communauté ; des écrits aussi comme ceux que Cassien dédiait à Saint Castor, originaire de Nîmes. pour d'autres photos aller sur le site nemausis.

Les 8ème et 9ème siècles voient chez nous une magnifique floraison monastique. Sur le territoire de nos trois diocèses s'établissent plus de 180 implantations bénédictines. Nous en gardons des traces à Goudargues, Cendras, la Fontaine de Nîmes, Pont-Saint-Esprit, Tornac, etc. Les cisterciens se fixeront plus tard à Franquevaux, au temps de Saint Bernard.

La deuxième cathédrale de Nîmes est consacrée, en 1096, par Urbain II qui y préside un concile et nous enrôle dans le mouvement des Croisades. Les pèlerins avaient été lancés déjà sur les routes de Compostelle, de Saint-Gilles et même de Vauvert.

Les franciscains, les dominicains viennent au 13ème siècle redonner un sang neuf à des communautés prises dans des conflits ou procès multiples. Chez nous, Saint Dominique recrute deux compagnons, les bienheureux Bertrand de Garrigues et Réginald de Saint-Gilles. 

L'Eglise de Rome nous prend le Saint-Gillois Guy Foulque, devenu évêque de Narbonne, pour en faire le pape Clément IV. Bon connaisseur de notre pays, il indiquera à Saint Louis un emplacement où bâtir un port, dans les « Aigues mortes ».

Vient trop vite la lutte fratricide qui décime la vigne du Seigneur et que notre histoire désigne de ce nom affreux de «guerres de religion». S'agissait-il de pure doctrine ? S'agissait-il du seul Evangile ? La Michelade n'est pas belle, la Saint-Barthélémy non plus !

Quand il accède, en 1598, à l'évêché de Nîmes, Pierre de Valernod se trouve devant un champ de ruines. Résidant, même aux jours les plus troublés de 1621, il engage, par des visites pastorales des synodes diocésains, un mouvement de reconstruction du diocèse.

Anthime-Denis Cohon que «les historiens nationaux de l'Eglise ou de l'Etat au XVIIè siècle jugent sévèrement alors que les érudits catholiques locaux voient en lui un grand prélat réformateur» apporte sa pierre à l'édifice, relève la cathédrale détruite, double par des missions ses visites pastorales et ouvre un séminaire à Nîmes.

Fléchier (1692-1710) travaille à l'amélioration intellectuelle et spirituelle de son clergé et, souvent en vain, à l'accueil et à la formation des «nouveaux catholiques». (On était loin alors des perspectives œcuméniques actuelles). Il voit la création du diocèse d'Alais qui ampute grandement celui de Nîmes.

Nîmes, Uzès, Alais : trois évêchés. Deux ont une longue histoire illustrée par 91 évêques pour Nîmes et 64 pour Uzès. Le troisième, diocèse stratégique qui a une existence éphémère (1694-1802) est conduit par 7 évêques ; le dernier, de Bausset, qui remet son siège au pape au moment du concordat, meurt cardinal. Les Alésiens gardent dans le nom de leurs rues ceux de d'Avéjean, Beauteville, Balore, comme les Nîmois ont su donner aux leurs les noms de Fléchier, de la Parisière , Becdelièvre, Balore, de Chaffoy, Cart. Uzès préfère honorer ses saints, Firmin et Ferreol.

Le concordat conclu avec Bonaparte met fin pour un temps aux trois évêchés et nous confie à l'évêque d'Avignon. Un vicaire général, curé de la cathédrale, est plus particulièrement chargé de la partie gardoise de ce trop grand diocèse.

Il faut attendre 1823 pour que Mgr de Chaffoy (1821-1837) occupe le siège de Nîmes. Une fois de plus, tout est à construire. L'évêque s'y emploie avec une ardeur juvénile malgré son âge avancé, engageant des missions, des confréries, établissant grand et petit séminaires, ouvrant collèges et écoles, se souciant de liturgie.

Après lui, une série de prélats dignes et vraiment apostoliques : Cart qui introduisit chez nous la florissante communauté des Sœurs de la Charité de Besançon ; Plantier, l'évêque théologien de Vatican I ; Besson, un orateur apprécié et fondateur du comité de l'Art chrétien ; Gilly, un gardois ; Béguinot qui dut ajuster le diocèse à la situation créée par la séparation de l'Eglise et de l'Etat ; Marty qui, de l'aveu de tous, fut emporté trop vite.

Nous ne dirons rien des derniers évêques inhumés dans notre cathédrale parce qu'il sont tous les trois dans notre mémoire et nos cœurs : Jean Girbeau, Pierre-Marie Rougé, Jean Cadilhac.

Arrive, au seuil d'un siècle, premier du millénaire, Robert WATTEBLED. Avec lui nous sommes devant une page à écrire, à écrire ensemble ; comme toutes les pages de l'histoire de l'Eglise. Un nouveau chapitre des Actes des Apôtres...

+ Robert DALVERNY (1926-2006)

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